M/Mink, Leather Oud, Womanity… parfums intestables / untestable perfumes

(Read the English version below)

Métallique, animal, cuiré, sale : le parfum M/Mink de la marque de niche Byredo est une création spéciale et dérangeante. Nous avons testé ce parfum en blind test auprès de 54 consommateurs. Le but : voir ce que donnerait en test consommateurs un parfum qui, a priori, échouerait d’avance. Nous avons également testé Leather Oud de Dior, Womanity de Mugler et Jeux de peau de Serge Lutens.

Protocole :

Les parfums ont été testés sur un échantillon de 54 personnes (45 % d’hommes, 55 % de femmes) ne travaillant dans l’univers du parfum et des cosmétiques. Le nombre, relativement modeste, ne permet pas une étude quantitative à grande échelle, mais certaines marques de cosmétiques testent leurs produits miracle sur un nombre de consommateurs parfois moindre. Les tests de parfum ont été effectués à Paris, lors de plusieurs sessions. Les tests se sont faits en intérieur, dans un lieu ouvert et ventilé. Les parfums ont été présentés en blind test, dans des fioles différentes des flacons des marque, et ce, sans nom. Pour ne pas orienter les testeurs, les parfums ont par ailleurs été présentés comme des projets et non comme des produits finis déjà disponibles dans le commerce.

Qu’évoque M/Mink ?

C’est un parfum perçu comme ‘étrange, avec une impression de rouille’. Pour d’autres, cela sent ‘le fer’, ‘l’acier’, ‘le métal’. 10 % des personnes intéressées ont spontanément répondu ‘ça pique’ ou ‘ça agresse le nez’. Plusieurs personnes ont parlé de ‘térébenthine’, d’odeurs ‘de produit pour le parquet’, de ‘cire pour les meubles’, de ‘peinture à l’huile’. Pour plusieurs personnes, le registre olfactif est celui de l’armoire à pharmacie : ‘médicament’, ‘mauvais médicaments’, mais aussi ‘eau oxygénée’, ‘Vicks VapoRub’, ‘camphre’… Des sensations de cuir, de bois, de poivre ou d’encens ont été données, mais sur l’ensemble des personnes sondées, à peine 15 % ont spontanément cité des termes relatifs au registre du parfum. Le ‘désinfectant’ ou les ‘produits d’entretien’ ont été évoqués à plusieurs reprises. Mais il y a une autre évocation olfactive plus inquiétante qui revient souvent : l’univers des toilettes. 9 % ont spontanément cité le mot ‘urine’, 4 % ont parlé d’une odeur de ‘toilettes publiques’. 4 % ont perçu une odeur d’‘urine animale’ ou de ‘litière’. Mais 4 % ont également parlé de ‘produits pour les toilettes’. Les femmes représentent 60 % de ceux qui ont ressenti une facette urine. On peut donc noter que les hommes sont moins gênés par cette facette sale et animale du parfum M/Mink, ou alors ils l’ont moins perçue.

Quelle note donnent-ils au parfum ?

Il a été demandé aux testeurs de donner au parfum une note de 0 à 10 : zéro représentant la détestation absolue et dix l’adoration. S’il y a eu des zéros, aucun dix pour autant. La meilleure note donnée est un 7. La note globale donnée au parfum M/Mink de Byredo n’est pas bonne : elle est de 2,1 sur 10. Les femmes ont été plus ‘généreuses’ avec une note de 2,4. Les hommes ont donné une note moyenne de 1,8 sur 10. Et, sur les 11 % des personnes qui ont donné la note zéro, la très grande majorité sont d’ailleurs des hommes. De là à dire que le parfum plaît davantage aux femmes, il y a un pas. Chez les hommes comme chez les femmes, les personnes de moins de 25 ans ont été totalement déroutées par le parfum. Chez les hommes comme chez les femmes aussi, ce sont les personnes au-delà de 65 ans qui ont donné les notes les moins dures au parfum.

Faut-il lancer ce parfum ?

Encore une fois, il faut rappeler que le parfum testé ici a été présenté comme un prototype et non comme un produit du marché. Nous avons affirmé qu’il s’agissait d’un test pour un de nos clients. Nous avons donc pu pousser l’interrogatoire en demandant aux gens s’il fallait, ou non, proposer ce parfum à la vente. Et la réponse est unanime : Non. Et ce, pour 76 % des personnes sondées. Dans le détail : 88 % des hommes ont répondu non, pour ‘seulement’ 67 % des femmes. Seuls 24 % ont répondu qu’il fallait lancer ce parfum. Avec une nuance toutefois pour certains : ‘oui, mais je ne l’achèterais pas’, ‘oui, mais pour une marque de produits d’entretien’.

A qui destineriez-vous ce parfum ?

La réponse spontanée ‘personne’ vient dans 57 % des cas. Pour les autres : 35 % voient M/Mink comme un parfum plutôt masculin, 39 % de genre plutôt féminin, et 26 % sans genre déterminé. Les citations d’âge évoquent dans la majorité un parfum pour des personnes âgées, ‘voire très âgées’. Une des personnes sondées a donné le gentil qualitatif de parfum pour ‘une femme vieille, moche, fripée’, une autre, pourtant senior elle-même l’envisage ‘pour des grands-parents et encore’. Un autre testeur va plus loin : ‘pour un corps embaumé, un mort’. Si le but était de créer un parfum ultra dérangeant, M/Mink de Byredo marque peut-être des points. Toutefois, on peut dire assurément qu’il ne passe pas le test des consommateurs. Mais alors, s’il y a un client pour ce type de parfum ovni, qui est-il ? Deux des sondés ont une bonne vision de ce client potentiel : ‘une personne qui cultive son originalité’, ‘quelqu’un qui cherche quelque chose de spécial’.

Leather Oud de Dior :

Le parfumeur de Dior François Demachy a choisi de traiter le oud de manière cuirée et animalisée, des facettes naturellement présentes dans l’essence de oud. Le résultat est une senteur complexe, puissante avec un aspect un peu sale.

41 % des personnes interrogées ont perçu avec leurs mots à elles l’inspiration orientale du parfum : ‘l’odeur des souks’, ‘des chameaux’, ‘des nomades’, ‘les épices’. Dans un registre proche, d’autres personnes ont évoqué ‘le hammam’, ‘le sauna’, le ‘chaud’ ou encore ‘les huiles essentielles’. Une partie des réponses des sondés s’est révélée plutôt péjorative. Ils ont trouvé la fragrance ‘bizarre’, ‘pas de bonne qualité’, ‘cheap’ et l’ont associée à ‘quelque chose de repoussant’, à du ‘vieux sirop contre la toux’, des ‘produits ménagers’, du ‘détergent’, du ‘désodorisant’. Ont aussi été évoqués : ‘l’odeur des toilettes’, ‘l’urine’, ‘les boules à mites’ et ‘la maison de retraite’.

Le parfum obtient une note de 4,7 sur 10 (3,9 pour les femmes et 5,5 pour les hommes). Curieusement, malgré les mauvaises notes obtenues par Leather Oud, 74 % des sondés sont pour le lancement de la fragrance sur le marché. En accord avec les précédents résultats, la fragrance est davantage souhaitée par les hommes (84 %) que par les femmes (66 %). Toutefois la majorité des personnes sondées imagine une femme porter ce parfum. La dimension mixte n’est pour sa part pas perçue (seulement 13 %), peut-être parce que les consommateurs associent mixité et fraîcheur. Autre problème, concernant la senteur cette fois : les sondés ont été perturbés par cette odeur qu’ils n’arrivent pas bien à définir. Le oud, tant vanté par les marques, a du chemin à faire pour être accepté par les consommateurs occidentaux.

Autres parfums testés (résumé)

Jeux de peau de Serge Lutens, avec une odeur céréale, pain grillé et des accents lactés ; il obtient une note de 4,9. Bien que les sondés n’achèteraient pas ce parfum et se verraient encore moins le porter, ils lui reconnaissent tout de même une place sur le marché. Avec ses effluves gustatifs inédits, il est certainement vu par les personnes interrogées comme un parfum non pas à porter mais bien à… humer. Quant à Womanity de Mugler, revendiquant un accord sucré-salé de caviar et de figue, c’est celui qui obtient les meilleurs résultats (6,5). Pourtant, contrairement à Angel et Alien, Womanity n’a clairement pas rencontré son public.

> Envie des tester les parfums autrement ? Rencontrons-nous.

Metallic, animal, leathery, dirty: M/Mink by niche brand Byredo is special and disturbing. We tested this fragrance in a blind test with 54 consumers. The goal: to see what a fragrance that would fail in advance would look like in a consumer test. We also tested Dior Leather Oud, Mugler Womanity and Serge Lutens Jeux de peau.

Protocol:

The fragrances were tested on a sample of 54 people (45% men, 55% women) not working in the world of perfume and cosmetics. The relatively small number does not allow for a large-scale quantitative study, but some cosmetic brands test their miracle products on a sometimes smaller number of consumers. The perfume tests were carried out in Paris, during several sessions. The tests were done indoors, in an open and ventilated place. The fragrances were presented in blind tests, in different vials from the brands’ bottles, without names. In order not to orient the testers, the fragrances were presented as projects and not as finished products already available on the market.

What does M/Mink evoke?

It’s a fragrance perceived as ‘strange, with a rusty feel’. For others, it smells like ‘iron’, ‘steel’, ‘metal’. 10% of those who were interested spontaneously answered ‘it stings’ or ‘it attacks the nose’. Several people talked about ‘turpentine’, ‘flooring product’ smells, ‘furniture wax’, ‘oil paint’. For several people, the olfactory register is that of the medicine cabinet: ‘medicine’, ‘bad medicine’, but also ‘hydrogen peroxide’, ‘Vicks VapoRub’, ‘camphor’… Sensations of leather, wood, pepper or incense were mentioned, but out of all the people surveyed, barely 15% spontaneously mentioned terms related to the perfume world. Disinfectant’ or ‘cleaning products’ were mentioned several times. But there’s another, more worrying olfactory evocation that comes up often: the world of toilets. 9% spontaneously mentioned the word ‘urine’, and 4% talked about the smell of ‘public toilets’. 4% perceived an odour of ‘animal urine’ or ‘litter’. But 4% also mentioned ‘toiletries’. Women represent 60% of those who felt a urine smell. So, it’s worth noting that men are less bothered by this dirty, animal facet of M/Mink, or perceived it less.

What note do they give to the perfume?

The testers were asked to give the perfume a note from 0 to 10: zero representing absolute detestation and ten representing adoration. If there were zeros, there were no ten. The best note given was a 7. The overall note given to M/Mink is not good: it is 2.1 out of 10. Women were more ‘generous’ with a note of 2.4. Men gave an average note of 1.8 out of 10. And of the 11% who gave a score of zero, the vast majority were men. There’s a step up from that to saying that women like the fragrance more than men. Among both men and women, people under 25 were totally bewildered by the fragrance. For both men and women, people over the age of 65 have given the least harsh notes to the perfume.

Should we launch this fragrance?

Once again, it’s important to remember that the perfume tested here was presented as a prototype, not as a product on the market. We said it was a test for one of our clients. So, we were able to push the questioning further by asking people whether or not to offer this fragrance for sale. And the answer was unanimous: No. And this was the case for 76% of the people surveyed. In detail: 88% of men said no, and ‘only’ 67% of women. Only 24% said that the fragrance should be launched. With a nuance, though, for some: ‘yes, but I wouldn’t buy it,’ ‘yes, but for a household brand.

Who would you see using this fragrance?

The spontaneous answer ‘no one’ comes up in 57% of cases. As for the others: 35% see M / Mink as a rather masculine fragrance, 39% as a rather feminine scent, and 26% without a specific gender. The majority of age quotes evoke a fragrance for the elderly, ‘even the very elderly’. One of the respondents gave the nice quality of perfume for ‘an old, ugly, wrinkled woman’, while another, though a senior woman herself, saw it as ‘for grandparents and more’. Another tester went further: ‘for an embalmed body, a dead body’. If the goal was to create an ultra-disturbing perfume, M/Mink might score some points. However, it’s clear that it doesn’t pass the consumer test. But then, if there is a customer for this type of UFO perfume, who is he or she? Two of the respondents have a good view of this potential customer: ‘someone who cultivates originality’, ‘someone who’s looking for something special’.

Leather Oud from Dior:

Dior’s perfumer François Demachy chose to treat agarwood in a leathery, animated way – facets naturally present in oud essence. The result is a complex, powerful scent with a slightly dirty feel.

41% of the people surveyed perceived the fragrance’s oriental inspiration in their own words: ‘the smell of souks’, ‘camels’, ‘nomads’, ‘spices’. In a similar vein, other people evoked ‘the hammam’, ‘the sauna’, ‘the heat’ and ‘essential oils’. Some of the respondents’ answers were rather pejorative. They found the fragrance ‘weird’, ‘not good quality’, ‘cheap’ and associated it with ‘something repulsive’, ‘old cough syrup’, ‘household products’, ‘detergent’, ‘deodorant’. Also mentioned were ‘the smell of the toilet’, ‘urine’, ‘mothballs’ and ‘the old people’s home’.

The fragrance scored 4.7 out of 10 (3.9 for women and 5.5 for men). Strangely enough, despite Leather Oud’s poor scores, 74% of those polled were in favor of launching the fragrance on the market. In line with previous results, the fragrance is more desired by men (84%) than by women (66%). However, the majority of respondents imagine a woman wearing the fragrance. The unisex dimension is not perceived (only 13%), perhaps because consumers associate unisex with freshness. Another problem, concerning the scent this time: the respondents were disturbed by this smell, which they don’t manage to define well. The oud, so much vaunted by brands, has a long way to go to be accepted by Western consumers.

Other fragrances tested (summary)

Jeux de peau by Serge Lutens, with a cereal scent, toast and milky accents; it got a score of 4.9. Although the respondents wouldn’t buy this fragrance, let alone see themselves wearing it, they yet recognise it as having a place in the market. With its unique scent, it is certainly seen by the respondents as a perfume not to be worn, but to be… smelled. As for Mugler’s Womanity, which claims a sweet-and-savory accord of caviar and fig, it’s the one that gets the best results (6.5). Yet, unlike Angel and Alien, Womanity clearly hasn’t met its audience.

> Would you like to try fragrances in a different way?  Let’s meet up.

27 comments / 27 commentaires

  1. Les commentaires sur M/Mink ne sont pas flatteurs et je ne suis pas sûre que ce parfum soit un succès pour Byredo.
    La niche doit-elle faire des parfums conceptuels qui font le buzz, importables comme celui-ci ? Ou bien faire du ‘upper-mass’ élitiste comme les Lutens, par exemple ?

    1. Concernant votre question, nous avons eu un constat similaire lors du Prix des Spécialistes de la Fragrance Foundation.
      Denyse Beaulieu, de Grain de Musc, qui était également membre du jury a d’ailleurs écrit un article à ce sujet : « Le parfum, c’est quelque chose qu’on porte ou qu’on contemple ? » questionne-t-elle.
      A lire dans le dossier ‘M/MINK de Byredo: humour noir d’encre’.

  2. Cher Nicolas,
    Nous suivons votre publication avec grand intérêt.
    Votre test est très intéressant !
    Je vous propose une prochaine fois de vous présenter la méthodologie que nous appliquons de notre côté chez ROSAE.
    Bien à vous,
    Olivier Aron

  3. Ce qui me désole par dessus tout, ce n’est pas l’odeur de ce parfum (que j’ai moi-même déjà senti) mais bien le fait qu’il ait été soumis à des tests consommateurs.
    Doit-on rappeler qu’un parfum évolue dans le temps et que ses notes de tête peuvent cacher des notes de cœur ou de fond plus « agréables » ?
    Ces consommateurs n’ont pas eu l’opportunité, il me semble d’en voire l’évolution.
    D’autre part, je pense que les tests sont à l’origine de la banalisation de la parfumerie, c’est pour ces raisons que les parfums se ressemblent tous aujourd’hui: parce qu’ils doivent plaire à tous.
    Si on commence à s’attaquer aux marques de parfums de niche, les seules prenant encore réellement des risques et proposant des créations nouvelles et originales, nous écraserons le peu de maisons qui défendent encore la création.
    N’oublions pas que Jicky ou Chamade de Guerlain ont beaucoup dérangé et dérangent encore beaucoup de personnes, ils sont pourtant toujours vendus et restent des chefs d’œuvre dans le domaine de la parfumerie, qu’on les apprécie ou non.

    1. Bonjour Sandra,
      Non : je ne pense pas que la marque Byredo ait pratiqué des tests pour ses parfums.
      En tout cas, si c’est ce que vous avez compris, il y a erreur : ce test n’a pas été commandé par Byredo.
      L’idée de ce dossier était de montrer ce que peut donner en test un parfum a priori… ‘intestable’.
      Les résultats sont intéressants, il me semble. Ils prouvent que M/Mink est un parfum qu’on adore ou qu’on déteste… enfin, il est surtout détesté, visiblement.
      Et puis attention, faire un test est une chose. Exploiter ses résultats en est une autre.
      Ici, les tests montrent que si la marque souhaitait proposer une ‘création nouvelle et originale’, comme vous le dites, elle y est arrivée.
      Dérangeante aussi sans doute !
      Par ailleurs, on peut tester un produit et ne pas choisir de valider le produit qui a obtenu le meilleur résultat.
      Un parfum plus segmentant, polarisant, plaira à un nombre moindre de personnes. Mais il sera peut-être à l’inverse plus propice au réachat par le consommateur.
      Quoi qu’il en soit, le test présenté ici a été effectué sur un produit fini, déjà lancé par la marque.
      Voilà, j’espère que c’est plus clair pour vous désormais.
      Bien à vous,
      Nicolas

  4. Cher Nicolas, vous avez raison, un parfum ne peut pas, et ne doit pas, plaire a tout le monde !
    Un grand succès fait au mieux 4 % de part de marché et les dix premiers du marché sont juste au dessus de 1 % de part de marché.
    Il convient pour toute analyse olfactive (je n’aime pas trop personnellement le terme de ‘test’) avant un lancement de mesurer la taille et la profondeur de son « fan club » et surtout de pister les mots qui sortent de l’ordinaire dans leurs verbatim spontanés.
    Je suis d’accord aussi sur la remarque sur le réachat : il est inexact en effet d’opposer commercialité et originalité. De nombreuses études que nous avons menées sur des grands lancements récents prouvent que les meilleurs sont justement ceux dont l’originalité est soulignée par les consommateurs ou les consommatrices. En tous cas ceux qui perdurent et qui ne se vendent pas uniquement lors des vagues de publicité.

  5. Bonjour,
    Je porte de temps en temps M/Mink (par temps froid car la chaleur ne lui rend pas justice) et je me félicite que de tels parfums existent.
    Ils ne sont pas faciles à aborder et il m’a d’ailleurs fallu quelques essais avant de l’apprivoiser et de l’apprécier !
    Or, un test conso cela se fait rapidement et on ne sent qu’une seule fois, éventuellement que les notes de tête. Il partait perdant d’avance, vous avez donc enfoncé des portes ouvertes.

  6. Je porte M/Mink (plutôt l’hiver, tout comme Muriel) et vous ne me croirez peut-être pas, mais c’est le parfum qui me vaut le plus de compliments de la part de mon entourage. Il n’y a pas une seule fois où, quand je le mets, je ne récolte pas un « Hmm, tu sens bon! » alors que d’habitude, mes autres parfums passent inaperçus !
    Justement, est-ce son caractère bien trempé et singulier qui fait qu’on le remarque ? Et pourtant, personne ne le déteste… sur peau.
    Alors prochaine étape peut-être : faire renifler le cou d’une personne aux passants, et là, ce seront sans doute des résultats différents qui en ressortiront, je pense !

  7. Portant M/Mink, je peux dire que ce parfum m’a surpris au premier contact (impression fortement négative).
    Mais en évoluant, sur un vêtement, il s’est révélé être un parfum terriblement dense. Son évolution est phénoménale : je n’ai jamais senti un parfum de cette profondeur et d’une telle sophistication.
    Au final, cette impression négative s’est transformée en un véritable coup de cœur !
    Bien sûr c’est un parfum qui se contemple aussi bien qu’il se consomme. Comme un bon Lagavulin de 16 ou 21 ans d’âge.
    Bravo à la superbe ‘com’ des graphistes parisiens M/M.

  8. Très intéressante étude, qui illustre à quel point la culture olfactive de nos contemporains est à faire.
    Concernant Jeux de peau, personne n’a mentionné la facette abricot, ou plus précisément tarte aux abricots… pourtant bien présente à mon avis.

    1. Bonjour Jean-David,
      Merci de votre message.
      Non, la note ‘tarte à l’abricot’ n’a pas été mentionnée.
      Pour ma part, je ressens moi aussi un côté fruité abricoté, et d’une manière générale un effet lactonique dans le parfum.
      Mais encore une fois, il faut rappeler que les personnes interrogées ont senti ce parfum en blind test. Pas facile donc !

  9. Ah, Womanity ! Tout le monde s’accorde a dire qu’en 1992, Angel était d’une innovation incomparable, une révolution ! Un jus novateur, soit… mais aussi un design rupturiste ! Difficile de créer l’événement, 20 ans après, derrière un tel succès. La recette du flacon étonnant avec un jus pertinent ne provoque pas l’émoi escompté. Cette création originale, qualitative, semble restée dans l’ombre d’Angel.
    Le flacon, totem Streamline, semble n’être là que pour provoquer la curiosité sans apporter de rêve. Quelle identification peut-on faire sur ce masque d’acier ? Womanity est la contraction de Woman et Humanity. La connotation robotique de ce visage sert-elle le sentiment d’humanité ?
    Si le jus est le choix déterminant de la consommatrice, le design est le vecteur premier de la communication visuelle.

  10. Très intéressant, cette étude. C’est bien que certaines marques testent ‘autrement’, mais les marques ont tendance à trop focaliser sur l’odeur et à lui donner toute la responsabilité en cas d’échec…
    Alors que dans ce cas précis, il faut tout de même avouer que le flacon de Womanity est horrible, le nom ridicule, et la communication incompréhensible !
    Le parfum n’est pas le seul responsable.
    Jeanne, auparfum

  11. Article passionnant, merci Nicolas !
    Womanity doit sa relative bonne note à la comparaison avec les OVNI de Byredo et de Lutens, ça ne fait aucun doute.
    Ce parfum est un véritable crève-cœur, et j’espère qu’il sonne le glas des créations à la Frankenstein, élaborées par de trop nombreux intervenants.
    Il faut qu’à UN moment donné, QUELQU’UN ait UNE bonne idée. Laissons les cocktails et autres patchworks de côté.

  12. Je ne suis pas d’accord avec Le Critique de Parfum. C’est vrai, il n’est pas facile à porter, mais on ne peut lui nier de l’audace.
    C’est quand même mieux qu’un La vie est belle de Lancôme, consensuel au possible.
    Après, qu’il bénéficie d’un nom, d’un flacon ou d’une communication qui le desserve, soit, mais dire que c’est un mauvais parfum non.
    Je ne suis pas du tout d’accord avec des jugements aussi arrêtés.
    Ce n’est pas un parfum facile d’accès, mais ça ne veut pas dire qu’il est nul pour autant.

    1. Libre à vous de défendre ce parfum sans âme, cet échec créatif, et maintenant commercial.
      Mais trouver plus ‘nul’ ne me semble pas être la plus convaincante des techniques, ni la plus enthousiasmante !
      Par ailleurs, je pense, au contraire, que le monde du parfum a besoin de jugements arrêtés.
      Et qu’ils soient justifiés ou non est totalement secondaire.

  13. Ce qui m’inquiète, bien au delà de Womanity (parfum que je trouve vraiment écœurant), c’est toute la stratégie commerciale qui dicte le lancement d’un parfum. Pas étonnant que le parfum ne devienne pas le 8ème Art, il ne mérite pas d’être érigé au rang d’art. Artisanat d’art (L’Artisan Parfumeur), oui sans doute puisque la dimension artistique est bien là mais on en restera là j’imagine.
    Le mot ‘protocole’ ne me plaît décidément pas, il résonne comme un scalpel ou un traitement médical, ‘peut-on lancer le parfum’, etc. Evidemment ça s’applique à tout produit, tout n’est que business aujourd’hui, mais pour le parfum je trouve cette dimension-là triste à vrai dire.
    Utile bien sûr, il faut atteindre la cible (quel mot !), ancré profondément dans la civilisation puisque le marketing ne date pas d’hier, même si la forme était logiquement différente. Bref quand reviendra t-on à une parfumerie réellement artisanale chez Sephora ou autre enseigne ? Sûrement jamais…
    Les artisans d’art sont à des années-lumière de tout ça. Ils travaillent à l’ancienne, avec des techniques qui le sont également. Certains ateliers font presque tout à la main, aidés par des machines uniquement lorsque c’est nécessaire, il n’y a pas de cible mais un travail d’orfèvre unique pour chaque meuble et chaque client (si on se cantonne à l’ébénisterie). Le parfum, lui, s’adresse au fond à la masse et au consommateur lambda.
    Womanity est pour moi un parfum poisseux, il me fait penser à une mélasse informe et émétisante au possible. Il ne me plaît pas malgré, ce type d’étude extrêmement poussée. Sans doute donne t-il un peu trop dans le mélo-mélasse et finit par lasser aussi bien la Quitterie que la ‘Kevina’ (pour reprendre le terme du blog de Méchant Loup). Ou alors, qui sait, serait-ce un chef d’œuvre méconnu, par là même impossible à reconnaître pour la néophyte que je suis ?

    1. Bonjour Dominique,
      Pour rappel, les tests consommateurs que nous avons menés sur Womanity (mais aussi sur M Mink, Jeux de peau…) n’ont pas été commandés par les marques en amont des lancements de ces parfums.
      L’objectif était de procéder à des tests sur des parfums très polarisants, voire intestables (M Mink) et de présenter les résultats sur ce site.
      Comme vous, beaucoup de professionnels et de blogueurs semblent ne pas aimer Womanity. Toutefois, parmi les parfums que nous avons testés, il s’avère être celui qui déplaît le moins aux consommateurs.
      Cependant, c’est un parfum qui, au final, n’est pas un succès commercial. Ces 2 éléments expliquent le titre du dossier.
      Quant au ‘Protocole’, il vise à expliquer la méthodologie de ces tests.
      Quoi qu’il en soit, le test a été effectué sur un produit fini, déjà lancé par la marque.
      Voilà, j’espère que c’est plus clair pour vous désormais.
      Bien cordialement

      1. Oui, j’ai tout à fait compris la démarche. J’aurais pu résumer en peu de mots :
        Avec Womanity, j’ai le sentiment de me trouver dans un film de Luc Besson. Lequel, oh je ne sais même pas. Le 5ème élément peut être ? Ce que j’attends d’un parfum c’est qu’il me transporte ailleurs !
        Les études, aussi poussées soient-elles, n’expliquent pas tout, la preuve. Alors, soit en effet Womanity n’a pas trouvé son public, soit il est tellement mauvais au final (jus, nom, flacon) qu’heureusement et pour une fois, personne n’est tombé dans le panneau.
        Oui je sais je ne suis pas sympa avec Thierry Mugler, sauf le tout dernier que j’aime beaucoup !

  14. Pour ma part, j’ai essayé Womanity, je l’ai adopté et en suis devenue addict. Une journée sans ce parfum ne sera pas une journée réussie.
    Par contre je suis d’accord : de prime abord le flacon est déconcertant. Mais le côté féministe de son nom n’est pas pour me déplaire.

  15. Étrange résultat pour Leather Oud, et pour le coté bizarre ou « trop tout ». Pour moi, c’est un des rares beaux oud qui existe.
    Il y a pire que le Dior dans cette catégorie de parfums.

    1. Bonjour Hermeline,
      Ce parfum de Dior ne cherche pas à cacher les facettes animales / un peu sales de l’essence de bois de oud.
      Je pense que c’est une des principales raisons pour lesquelles les sondés ont eu du mal avec le parfum.
      Par ailleurs, ils ont senti Leather Oud en blind test et ne savaient pas qu’il s’agissait d’ ‘un parfum au oud’.
      C’est une fragrance qui a du caractère, de la personnalité, c’est certain.
      Bien à vous,
      Nicolas Olczyk

  16. Notre expérience avec l’oud que nous avons lancé chez Candora est un peu dans la même ligne : c’est un parfum segmentant, qui ne laisse pas indifférent, loin du consensus.
    Le Leather Oud n’a pas voulu dompter les ardeurs de ce bois, mais la collection privée de Dior n’est pas destinée à plaire à tout le monde.
    J’adore ou l’Eau Sauvage s’en chargent très bien !

  17. Lorsque j’ai senti Womanity, j’ai cru à une blague. L’odeur est selon moi écœurante, déconcertante et repoussante. Je pense que c’est exactement ce genre de parfum que l’on aime ou que l’on déteste. De la même façon que je ne supporte pas Alien et Angel, celui-ci n’est pas une exception !

  18. Womanity ? Un parfum phénomène. Exaltant. Animal. Racé. Puissant. Extraordinaire dans le vrai sens du terme. Je l’adore.
    Et je me moque que l’on dise que le nom ou le flacon soient ratés. C’est purement subjectif. C’est un ovni déconcertant, ce parfum.
    Oui, il faut de l’audace pour porter un tel parfum, loin de tous ces parfums qui se ressemblent et ne veulent plus rien dire.
    Avec Womanity au moins, on ne passe pas inaperçue. Chapeau Monsieur Mugler !

  19. Saviez-vous que, selon la couleur d’une bouteille de parfum, votre ressenti (même si c’est la même essence) sera différent ?
    Par exemple une odeur de fraise dans un flacon blanc, et vous ressentirez quelque chose de doux, mais la même dans un flacon noir, vous aurez une impression d’odeur sophistiquée. Pour les bougies parfumées, même chose : une bougie naturelle blanche qui sent le chocolat sera agréable, mais la même bougie avec la cire teinte en marron vous donnera une impression d’odeur chocolat beaucoup plus puissante.
    Ajoutez à ça la couleur d’un logo, d’une pub et de tout le marketing qui va avec. Si l’on vous dit pour Acqua di Gio Profumo : « un parfum minéral », alors vous sentirez de l’ardoise mouillée, alors que ce parfum est constitué principalement d’encens.
    C’est une histoire visuelle qui construit un parfum et qui influence sa perception.
    Arrivent alors les tests consommateurs du genre « blind test » où l’on fait sentir à Madame Michu un parfum sans son contexte (et surtout sans son histoire). Au final, on en tire à mon sens des conclusions erronées voire inutiles.

  20. M/Mink est mon parfum depuis 6 ans.
    Il ne se passe pas deux jours sans que l’on me complimente sur mon parfum, que je ne changerais pour rien au monde.

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